Une épée était transmise de génération en génération dans un royaume prospère. La légende racontait qu'elle conférait l'immortalité à son porteur et que la gemme de sa poignée brillerait d'un rouge vif lorsqu'elle absorberait le sang de dix mille hommes. Le dernier roi à l'avoir utilisée se souciait pourtant moins de l'immortalité que du bien-être de ses sujets.

Un jour, la reine mourut subitement, tout comme l'enfant qu'elle venait de mettre au monde. À cette nouvelle, le roi fut frappé d'un désespoir infini et, trop vieux pour perpétuer sa lignée, la vit s'éteindre.

Toujours immortel, mais devenu fou, le roi massacra tous ses sujets. "Si c'est moi le dernier des rois, eh bien je ne mourrai jamais !"

Après des dizaines, des centaines, des milliers de morts, la gemme s'approchait du plein éclat. Mais son cœur étant incapable de supporter ce fardeau plus longtemps, le roi mourut sans atteindre son but. S'il avait tué la femme enceinte devant lui, le compte y était.

Jadis, dans un fabuleux royaume, existait une épée royale transmise de génération en génération. Selon la légende, le cristal dont elle était sertie renfermait une puissante magie, et s'il venait un jour à absorber le sang de dix mille hommes, il brillerait alors d'un rouge éclatant et octroierait l'immortalité au porteur de l'épée. Toutefois, le dernier souverain de cette contrée, plus connu sous son titre de Haut Roi, se souciait moins de la vie éternelle que la prospérité du royaume hérité de ses ancêtres.

Quelques jours avant de donner naissance à un héritier, la reine, l'amour de sa vie, perdit la vie dans un tragique accident. Submergé par le chagrin, le monarque vieillissant ne put accepter l'idée que sa royale lignée s'éteindrait avec lui.

Désireux d'obtenir un corps immortel afin de perpétuer l'héritage du royaume, le Haut Roi désormais fou entreprit de transpercer de son épée tout domestique ou citoyen ayant le malheur de croiser son chemin. "Puisque je dois en être le dernier roi, "l'entendait-on se lamenter, "ce royaume survivra tant que je ne périrais pas !"

Il massacra ses sujets par dizaines, par centaines, par milliers, et plus il en tuait, plus le cristal irradiait. Alors qu'il approchait de son but, le fardeau devint trop imposant, son cœur souffrant céda et le roi mourut subitement. S'il avait eu le temps d'égorger la femme enceinte qui se tenait devant lui, il aurait pris exactement dix mille vies.