La première fois que celui que l'on surnommait le Lion Blanc partit en guerre, il reçut de sa compagne d'armes un glaive que, dès lors, il ne quitta plus. A de nombreuses reprises, la lame sauva sa vie et celle de ses amis. On dit qu'il la prisait plus que tout.

Vint un jour où sur consigne de l'évêque, le Lion s'aventura en contrée inconnue, en quête d'un enfant apparu en oracle. Il le trouva près d'un dragon parlant le langage des hommes. Lorsqu'il demanda à emmener l'enfant, le dragon s'enquit de ce qu'il pourrait lui offrir en échange de le séparer de son père.

Le Lion proposa alors de devenir le tuteur du garçon, arguant que le dragon ne pourrait faire de lui un vrai homme. Il promit de le transformer en un preux chevalier et ainsi d'assurer son avenir.

Toisant l'homme de sa hauteur, l'animal signifia son accord d'un grognement, mais imposa une condition : accompagner l'enfant, car lui seul pourrait lui offrir l'éducation d'un dragon. Acquiesçant, le Lion offrit son glaive au dragon, en gage d'approbation, mais celui-ci le jeta dédaigneusement dans un recoin de son antre.