Elle sort subitement de son profond sommeil en percevant des stimuli derrière ses yeux fermés. La lumière est probablement plus présente. Irritée, elle essaie de remonter ses draps afin de couvrir sa tête mais elle est interrompue par une voix l’interpelant.
De l’air frais saisit son corps quand ses draps lui sont arrachés. Le pod de soutien tactique de 10H, pod 006, est inflexible.
10H abandonne et s’assoit. Elle doit arrêter de tergiverser avant qu’il ne prenne des mesures drastiques.
Le pod plie avec adresse les draps à l’aide de ses quatre bras de différentes tailles et les dispose sur le bout du lit, avant de placer l’oreiller par-dessus. C’était un message clair —aucune chance de retourner au lit de sitôt. 10H soupire.
Des draps blancs, une couverture blanche, un oreiller blanc. Les murs autour d’elle sont blancs, le sol et le plafond le sont également. Là où le regard de 10H se porte, tout est blanc. Dans cette cabine, elle et son pod sont les seules exceptions: une tenue noire pour l’une et une teinte écarlate pour l’autre. Néanmoins, il y a bien dans cette pièce autre chose qui n’est pas blanc: le moniteur sur le mur dont l’écran change de couleur en fonction de son contenu.
Cette indication vient des enceintes du moniteur. Cette installation est localisée dans les profondeurs de la mer, à 10 000 mètres sous la surface. Le moindre changement peut amener des conséquences désastreuses, c’est pourquoi les alentours du site sont sous constante surveillance.
Le pod apporte le petit déjeuner sur le chariot. Encore du blanc... Le chariot blanc, un plat blanc et avec une tasse blanche...
10H prend le pain sur le plat. C’est une tartine carrée et grillée d’un léger marron. Elle la croque et des vibrations de ses dents frontales indiquent la déshydratation. Éprouvant des difficultés à avaler, elle boit le liquide se trouvant dans la tasse.
Le pod a recrée fidèlement ce que la civilisation humaine nomme ‘petit-déjeuner’ mais 10H n’y est pas particulièrement sensible.
Mais en réalité, les androïdes peuvent facilement se débarrasser de toute substance dite ‘alimentaire’ dans leur propre corps, c’est pourquoi ils n’ont pratiquement pas besoin d’évacuer.
Sa tartine glisse de sa main et tombe sur le plat. Suite à une inspection minutieuse, elle constate que ses doigts sont endommagés. Elle pensait que ses difficultés à tenir sa tasse était lié à son état de somnolence mais il apparait que ses doigts ont perdu des fonctionnalités.
Ils ont reçu une livraison d’équipements hier. Bien qu’elle se souvienne avoir aidé les pods à décharger le matériel, elle ne pense pas avoir dépassé ses limites au point d’être blessée.
La cabine de 10H n’est pas la seule pièce à être entièrement blanche. Cette couleur domine toute l’installation —les murs, les sols, les plafonds.
Comme 10H a été assigné sur ce site après sa construction, elle n’est pas en mesure d’être catégorique à ce sujet. C’est simplement son hypothèse.
Une telle structure est conçue dans les profondeurs —en étant parfaitement conscient de la constante pression de l’eau— pour une seule raison: la dissimuler aux formes de vie mécaniques.
Cette installation abrite les serveurs de sauvegarde. Toutes les données du conseil de l’humanité et du YoRHa sont stockées ici. Perdre les données personnelles des unités YoRHa est acceptable mais les données humaines sont à préserver à tout prix.
10H tente aussitôt de fermer la porte mais sans compter sur une réaction.
De considérables efforts et une technologie de pointe avaient été nécessaires afin d’entreposer une telle quantité de données dans un espace aussi limité sous l’eau. Ainsi, les serveurs sont installés dans une configuration à la fois étrange et complexe.
Une quinzaine de pod 006 d’un rouge écarlate, s’affairaient déjà dans la salle des serveurs n°27. Ils contrastent énormément avec le décor blanc— au point que ça en devienne irritant visuellement. Leurs voix emplissent la salle.
10H se masse les tempes tout en s’interrogeant.
Comme les pods, elle n’a pas l’opportunité de découvrir de nouvelles choses vu qu’il y a peu de tâches à effectuer. Son travail consiste à la maintenance et l’inspection des pods et d’effectuer les réparations si nécessaires. C’est l’unique raison de la présence d’un androïde type H dans la station.
De plus, les pods ne buggent pas souvent et peuvent s’auto réparer quand il s’agit de problèmes mineurs. Ils sont les unités de soutien tactique des androïdes, bien équipés pour les urgences, avec des programmes de réparation simple. Ils n’ont pas vraiment besoin d’elle.
10H n’est pas en mesure de déterminer la durée de sa présence dans cette installation. L’annonce quotidienne du ‘Ceci est votre Xe jour sur ce site, votre temps opérationnel total est de X heures’ est si ennuyeuse qu’elle a simplement arrêté de l’écouter.
Elle sort dans le couloir et prend les escaliers. Comme les salles des serveurs sont interconnectés, les couloirs ont des escaliers qui sont abrupts et convexes.
Les talons de ses bottes comportent des aimants ce qui rend chaque pas exagérément difficile. Se balader dans le site comme ça est certainement un bon exercice mais cela n’en reste pas moins pénible.
En haut des escaliers, la première chose qu’elle voit est l’indication ‘en direct’ affichée au-dessus de la salle de transmission. Elle sait que les transmissions du conseil de l’humanité transitent par cette pièce.
Néanmoins elle ignore s’il s’agit de la véritable raison de cette précaution.
10H baille alors qu’elle déplace une pièce d’échecs. Une fois que son inspection matinale est terminée, elle n’a rien à faire avant midi. Le déjeuner fini, elle est libre jusqu’au diner. En bref, la journée de 10H est composée essentiellement de temps libre.
Pod 006 a de nombreuses opinions. 10H sait que d’autres pods sont plus pragmatiques et ne sont pas enclin à entamer des conversations triviales. Comme elle est le seul androïde dans cette installation, le bavard et quelque peu ennuyeux pod 006 était le seul pod déployé ici.
Les pods opèrent avec un set de 3 corps. Toutefois, ce modèle exclusif de pod utilise plusieurs centaines de corps. Il s’agit du minimum requis pour gérer cette installation.
L’un d’entre eux suit toujours 10H. Comme tous les pods sont identiques, elle ne peut pas dire si le pod 006 avec elle là maintenant et le même que celui d’hier. Cela dit, il n’y a pas vraiment besoin de faire de distinction car ils partagent tous un seul égo. C’est encore quelque chose de difficile à appréhender pour 10H.
Elle est si distraite par ses pensées qu’elle a raté l’occasion de prendre une pièce du pod.
Impossible de se tromper sur un nombre aussi négligeable. 10H et pod 006 peuvent garder ce type d’information en mémoire tant que ce n’est pas effacé délibérément.
Des étincelles apparaissent au bout des bras du pod.
Le pod bouge son chevalier avec son bras, qui ne fait plus des étincelles. 10H tente avec difficulté de cacher le sourire qui menace d’apparaître sur son visage.
Le pod n’est pas équipé non plus pour jouer aux échecs. Pour compléter leurs missions, la réflexion intensive n’est pas nécessaire.
Compétents pour garder les données en mémoire, l’androïde et le pod ne sont en revanche pas dotés des requis logiques pour les échecs. Comme ils s’affrontent, cela devient un jeu assez stupide de ‘celui-qui-va-profiter-de-l’erreur-de-l’autre’ pour cause d’inattention.
10H tapote une pièce sur l’échiquier. Comme ses bottes, les pièces d’échecs ont des aimants à leurs bases, c’est pourquoi tapoter dessus ne les fera pas bouger. Elle savait que les pièces magnétiques et l’échiquier en métal avaient été inventés afin que les humains puissent profiter du jeu pendant un transport mouvementé.
10H bouge sa pièce en un instant afin de prendre le fou. Des étincelles surgissent un court instant au bout du bras du pod. C’était peut-être sa façon de montrer sa frustration.
À 10 000 mètres sous l’eau, toute attaque impliquerait leurs destructions. Il n’y a aucune échappatoire.
Cette installation abrite uniquement des serveurs de sauvegarde, mais les données archivées demeurent importantes. Un type H ne peut décemment pas les défendre même s’il met sa vie en jeu.
Elle peut réparer les pods si nécessaire et elle n’est pas dérangée pour tout ce temps libre. En un sens, elle est la plus adaptée pour ce poste.
Elle tente de déplacer une pièce mais celle-ci glisse de ses doigts. La tour heurte le pion sur l’échiquier et avant de rouler sur le sol. Elle tente rapidement de la récupérer, sans succès.
10H avait aidé à entreposer la livraison d’hier. Elle était loin de s’imaginer qu’elle aurait besoin de réparation à cause de ça.
Si elle ajuste sa prise et sa portée de mouvement, ça devrait lui permettre de ne plus lâcher malencontreusement des objets.
10H laisse le pod ranger l’échiquier et retourne dans sa cabine.
Elle plonge dans son espace personnelle et analyse le programme en charge du contrôle de ses doigts. Elle fait une vérification basique de certains secteurs défectueux et réajuste son algorithme. Cela faisait un bail qu’elle n’avait pas effectué un acte de type H.
Pour le moment, la réparation est impossible. Elle fait simplement des ajustements afin qu’elle puisse faire des tâches tel que ‘manger et boire’ et ‘bouger des pièces d’échecs’ convenablement. Elle doit faire des compromis qui vont impacter négativement ses autres mouvements.
Par exemple, elle ne sera pas en mesure de contrôler sa force si elle serre quelque chose entre ses doigts. Si elle veut écraser un insecte posé sur le vitre, elle risque fort de briser la vitre. Elle va probablement casser les écrans et les claviers.
En vérité, ne pas utiliser les écrans de commandes jusqu’à la prochaine livraison n’est pas un problème. Elle n’a pas à le faire souvent et les pods pourront le faire à sa place. De plus, les appareils de cette installation n’ont pas de clavier et il n’y a aucun insecte.
Elle trouve quelque chose d’étrange dans un endroit tout aussi étrange. Comme les humains avec leurs cerveaux, les androïdes n’utilisent pas l’intégralité de leurs circuits. Ils laissent intentionnellement des espaces vides en cas d’urgence, afin que ça puisse servir de mémoire tampon en cas de chargement conséquent.
Un étrange code est placé dans cet espace vide.
Ce genre de code pourrait venir d’un type S ou un type H mais elle est le seul androïde de ce site. Bien sûr, un pod pourrait également le faire mais cela laisserait des traces. Écrire et modifier des espaces vides est une procédure basique pour elle, qui a les droits exclusifs, mais ce n’est pas le cas pour les autres.
Elle espère que l’encodage de l’algorithme ne soit pas trop complexe. Au pire, elle aurait besoin de la puissance d’un processeur d’un type S. Néanmoins, l’algorithme est si simple qu’on pouvait le qualifier de rudimentaire.
Le code décrypté révèle les coordonnées à l’intérieur du site, dans une zone à l’accès restreint.
Confuse, elle secoue sa tête et décide de se rendre à ces coordonnées.
Le sas est aux coordonnées indiquées. C’est la seule voie qui relie ce site au monde extérieur, c’est pourquoi il n’est utilisé que lors des livraisons. La salle est divisée en deux zones qui ne sont jamais ouvertes en même temps afin d’éviter que l’eau ne pénètre dans l’installation.
La porte de la première zone est verrouillée. En tant qu’administrateur du site, 10H a des droits pour la déverrouiller mais cela nécessite aussi son code d’accès et le signal de sa boite noire. En cela, c’était pénible.
La porte s’ouvre et la première zone s’illumine. Le sol, les murs, le plafond, tout est si blanc que ça faisait mal aux yeux.
Tout à coup, un pod apparaît. Il semble préoccupé alors qu’il se place devant 10H pour observer son visage.
Elle va directement à la seconde porte. La zone est plutôt vaste.
Elle met sa main sur la seconde porte, les coordonnées décodées indiquent un point au-delà de cette porte.
Elle ignore la voie du pod et ouvre la porte. La lumière automatique s’active, révélant un espace blanc, identique au précédent.
Équipée d’un volant, la porte au bout de cette salle mène à l’extérieur du site. Si la porte est ouverte sans prendre en compte la pression de l’eau, une énorme quantité d’eau entrerait avec force. 10H ne veut pas penser à la puissance destructrice de la pression d’eau à 10 000 mètres de profondeur, toutefois, elle est certaine qu’elle et le pod finiraient broyés.
Elle marche vers le point indiqué par les coordonnées. Peut-être qu’il ne s’agit pas d’un objet à trouver mais d’un phénomène.
Elle laisse son regard errer dans la pièce. Tout est blanc dans les alentours, en incluant les portes.
La porte menant à l’extérieur devait être d’un blanc immaculé auparavant mais il s’y trouve une différente couleur. Des marques noires se trouvent sur le volant, comme si quelque chose avait été arrachée. Ces traces ressemblent à des griffures.
En tentant de s’approcher de plus près, elle remarque soudainement des étincelles devant ses yeux. Un instant après, elle sent une douleur à l’arrière de sa tête. Elle vient d’être frappée par pod 006.
Se retournant, 10H est sans voix devant ce qu’elle voit: elle est tenue en joue, le pod est en mode d’attaque à distance.
Le premier tir arrive sans sommation. Elle l’esquive de justesse... du moins, c’est ce qu’elle croit. Une brulante douleur parcourt son biceps et le sol d’un blanc pur est maintenant souillé par son sang.
Elle n’est pas parvenue à esquiver à cause de ses bottes aimantées. Elle s’empresse de les enlever. Au second tir, elle saute et un laser atteint l’endroit où elle se tenait un instant plus tôt. Néanmoins, il n’y a aucune trace sur le sol. Elle réalise pour la première fois que l’installation est thermorésistant.
Il n’y a aucun endroit où se cacher dans cette vaste pièce vide alors 10H ne peut que courir. Elle prend élan sur le sol, le mur et elle roule parfois sur le sol tandis qu’elle crie.
Le pod ne lui répond pas et il maintient sa posture de combat. La réponse à sa question est un troisième tir, ce à quoi elle prend la fuite. Le pod l’avait anticipé et se place dans sa trajectoire. Elle l’évite mais elle prend un coup dans le dos, elle peste de douleur.
Elle ne peut pas se permettre d’y réfléchir plus longtemps. Elle est bombardée de lasers et d’attaques physiques.
De la douleur sur son côté, l’odeur de la peau brûlée... Sa vitesse d’esquive diminue. Épuisée, elle ne sera bientôt plus en mesure de courir. De plus, elle n’a même pas d’arme pour contre-attaquer. Ce n’est pas une question de savoir si elle est apte au combat –cette installation n’a pas d’armurerie.
Sa jambe gauche palpite de douleurs mais elle l’ignore, elle fonce sur le pod.
Pendant que le pod la vise, elle attrape le canon de son arme et le serre entre ses doigts. L’arme est ainsi tordue dans sa main. Avec sa main droite, elle projette le pod. Elle se recroqueville pour se préparer à l’impact... le bruit de l’explosion survient peu après.
10H prend une grande inspiration et sent sur l’instant une violente douleur la traversant. Elle ignore d’où vient la douleur vu que son corps était meurtri. Elle ne pensait pas avoir à faire face à une telle situation.
Ses pensées sont interrompues par l’alerte annonçant une attaque ennemie.
10H est troublée.
Malgré sa confusion, 10H comprend les implications de l’alarme. Elle fonce vers la porte reliant la première zone et la seconde afin de la fermer. Les pod 006 ont un seul égo, ils vont la rejoindre et l’attaquer: ce n’est pas une fausse alerte.
Elle entend lourdement cogner contre la porte qu’elle vient de verrouiller —le vacarme de plusieurs pods tentant d’enfoncer la porte. Un fait qui accable le corps blessé de 10H qui grimace avant de flancher sur le sol. Elle ne peut plus faire demi-tour. La dernière porte mène au fond de l’océan, à 10000 mètres sous la surface.
Couvrant son côté brulé, elle commence à se diriger vers la porte menant à l’océan.
Elle touche le volant de la porte et elle peut entendre un son désagréable. Ses doigts sont calcinés sur l’instant.
Ses yeux observent ses doigts. Ils ont subi une charge électrique de haute tension.
10H agrippe le volant à nouveau. Ses mains brûlent mais elle continuer à le tourner. Un filtre rouge recouvre son champ de vision, en raison de la douleur et de la chaleur. Sa gorge vibre à mesure qu’elle crie... mais crier quoi? Elle l’ignore.
Les verrous de la porte sont levés. Tout ce qu’elle a faire, c’est d’appuyer sur un bouton afin que la porte s’ouvre. Une simple pression de ses doigts brisés... et elle mourra.
10H ne peut pas se permettre d’hésiter, la porte bloquant les pods ne va pas tarder à céder. Elle appuie. À son ouverture, elle est projetée à l’extérieur par une grande force, comme aspirée dans un vide.
L’espace d’une seconde, elle entend un souffle mais tout redevient silencieux rapidement. Son corps s’écrase sur le sol. Grimaçant de douleur, elle se redresse. Sa vision est obstruée par une tempête de poussières.
Sa voix est étrangement attenuée. Il n’y a pas d’eau. Elle lève la tête et constate la présence d’un ciel noir, pourvu de petits points qu’elle reconnait... des étoiles.
Elle doute de ce qu’elle voit. Droit devant elle, elle voit une sphère bleue flottant dans les ténèbres de l’espace. La Terre. En d’autres termes...
Au moment où elle met des mots sur son ressenti, tout devient clair. Elle réalise que si elle n’avait pas remarqué la gravité lunaire auparavant —qui est 1/6 de celle de la Terre— c’est lié à sa programmation. Une unité YoRHa pèse 150 kg environ et possède de puissants muscles artificiels. Des ajustements avaient été effectués afin qu’elle ne se rende compte de rien.
Les aimants sur ces bottes et sur les pièces d’échecs ne sont pas anodins. Tout avait été mis en place pour que 10H ne soupçonne aucune différence de gravité.
Ses questions la plongent dans une intense réflexion: ce sas ridiculeusement grand, l’intérieur du site, les salles de serveurs et la salle de transmission. Les mots “en direct” surgissent dans son esprit.
Il lui est interdit d’entrer dans la salle de transmission pendant que ces mots sont affichés. Et maintenant qu’elle y pense, elle trouve ça vraiment étrange. Après tout, cette pièce sert de relais, la présence de quelqu’un dans la salle ne devrait pas avoir d’importance. Si 10H n’a pas l’autorisation pour entrer c’est...
Une fois qu’elle comprend cela, le reste lui parait évident.
Les serveurs ne contiennent pas des sauvegardes. Il s’agit du conseil de l’humanité. Voici le secret que les pods ont cherché à lui cacher. Vu que ce site abrite uniquement des pods et 10H...
Ses genoux se dérobent et elle s’écroule sur le sol. La poussière s’envole silencieusement autour d’elle. Elle ressent une douleur bien différente, sans le moindre rapport à ses blessures, qui menace de l’engloutir.
Elle remarque la présence des pods derrière elle. Des centaines de pods s’apprêtent à l’encercler.
Un type B est simplement trop fort.
Un type D peut batailler indéfiniment.
Un type S aurait percer le subterfuge dès le départ.
La somme de ces faits est la véritable raison derrière le choix de mettre un type H comme administrateur de cette installation.
Pourtant, il semble que même 10H avait découvert la vérité... Avec son temps libre, elle était parvenue à découvrir ‘l’extérieur’ au prix de ses mains calcinées comme en témoignent les marques noires. Vraisemblablement, elle a été rapidement capturée, ses souvenirs effacés... Le seul indice qu’elle avait pu laisser était ce message crypté dans sa mémoire tampon.
10H sait que c’est la fin mais elle n’a pas peur. Sa mémoire sera formatée et elle retournera à ses bons vieux jours ennuyeux. Le choc de découvrir l’extinction de l’humanité, tout comme la tristesse qu’elle ressent maintenant, tout cela sera effacé.
Elle lève ses mains et ferme ses yeux, attendant sa capture. Avant d’être désactivée, elle peut entendre un pod.