Chapitre 20
Posté : 19 avr. 2013, 19:26
J'aurais peut-être dû fusionner ce chapitre avec le précédent. J'avais voulu faire un chapitre unique rien que pour l'entrée en scène de Seere. Parce que dans Drakengard, on aime bien les enfants...
Chapitre 20
La voix du rocher
- Un golem ! bégaya Verdelet en tremblant, un golem ! Quelles créatures l’Empire n’enverra-t-il pas contre nous ?
Le corps du golem était celui d’un géant sculpté dans la pierre. Ses paluches étaient grossières et anguleuses. Un réseau de galets lévitait comme par magie autour de lui et composait la structure de ses bras et de ses jambes. Sa face était un masque de roche immuable. Ses yeux étaient deux émeraudes. Telle était l’apparence de ses esprits de la terre, enfants de Gaia. Les humains les nommaient ‘’Golem’’, ce qui signifiait ‘’masse d’argile’’.
Un petit garçon aux cheveux blonds et au visage angélique était assis dans la main de ce titan de roc. Ses yeux à lui n’étaient peut-être pas faits d’émeraudes, mais leur éclat smaragdin rivalisait avec celui des gemmes les plus pures.
− Il n’y a plus personne dans notre village…, soupira l’enfant. Même maman et papa… Ils ne sont plus là…
Tous restèrent bouche bée. Le dragon défia le golem du regard et siffla :
− Soldat de pierre. Tu es bien loin de ton monde. Est-ce nous qui t’avons attiré en ces lieux ?
Le golem posa délicatement sa main à terre. Le petit garçon bondit avec souplesse pour les rejoindre :
− Est-ce que par hasard vous auriez vu ma sœur ? demanda-t-il innocemment à Caim. Je la cherche partout…
Personne ne répondit. Mais tous sentaient que cet enfant devant eux n’était pas un enfant normal. Au creux de ses mains, le garçon portait de sombres marques :
− Golem. Tu as passé un pacte avec cet enfant ? scanda le dragon.
La voix du golem résonna sur un ton caverneux. Quand bien même ce monstre possédait une certaine forme d’intelligence, ses paroles restaient très rudimentaires :
− Seere seul…, grommela le géant, Seere petit… Ici dangereux… Nous alliés…
Le petit garçon parla à son tour :
− Je m’appelle Seere. J’ai donné mon ‘’Temps’’ au golem, dit-il en hochant la tête. En échange, il a dit qu’il sera mon ami.
− Tu ne comprends donc pas ce que cela signifie ? rétorqua le dragon. Ce ‘’Temps’’, c’est ta vie ! Tu ne pourras plus vieillir, plus jamais grandir ! Tu resteras toujours seul et tel que tu es. Un enfant. Pour l’éternité…
Le petit Seere avisa le dragon de ses beaux yeux verts et dit avec conviction :
− C’est faux, je ne serais pas tout seul. Golem sera toujours avec moi !
Il posa héroïquement ses poings sur ses hanches et déclara avec fierté :
− En plus, je suis l’Enfant Prodige ! Tu ne connais pas cette histoire ? Ma mère me la racontait…
Les pupilles verticales du dragon s’arrondirent. Caim eut un rictus. Léonard et Verdelet écoutaient attentivement. Arioch fixait un regard convoiteur sur le petit garçon, évaluant scrupuleusement les dangers potentiels que représentait son monstre de pierre.
− Encore un mythe ! cracha le dragon. Pourquoi les humains aiment-ils tant cacher la vérité derrière des légendes ?
Caim haussa les épaules, désintéressé par cette perspective.
− Alors… Vous n’avez pas vu ma sœur ? marmonna Seere. Dans ce cas, moi et Golem repartons…
Caim opina fervemment. Bon débarras. Léonard frémit :
− Attends, appela-t-il tandis que Seere retournait dans la main de son géant. Où voudrais-tu aller ainsi ?
Le petit garçon tomba en arrêt et fixa Léonard en réfléchissant.
− Je vais chercher ma sœur. Je ne sais pas où elle est, mais je la retrouverais !
− Mais… Tout seul, dans ces terres ?
La voix de l’enfant rehaussa d’un ton :
− Je ne suis pas tout seul, regarde ! Golem est avec moi ! Il m’aide à chercher ma sœur. C’est mon ami.
Il s’assit dans la main du golem. Léonard se tourna vers Caim
− Caim, je t’en prie, ce n’est qu’un enfant !
Caim s’assit en poussant un soupir de consternation.
− Je t’en conjure, Caim ! Ce n’est qu’un enfant !
− Un enfant…, murmura Arioch en s’humectant les lèvres entre deux saccades de rire.
− Tu fais vraiment peine à voir, mon pauvre Léonard, rit le sylphe. Qu’espères-tu ? Racheter ta faute en veillant sur ce sale gosse ? Ha !
La décision de Léonard était déjà prise. Les railleries du sylphe n’y changeraient rien.
− Je t’aiderais à retrouver la sœur que tu cherches ! s’écria Léonard à l’adresse du petit garçon.
La poitrine de Caim s’affaissa tandis qu’il se voila la face. Le petit Seere et son colosse s’immobilisèrent. Puis après un instant d’attente, le golem pivota sur lui-même et tendit sa main devant Léonard. Seere se dressa de toute sa petite carrure, les yeux miroitants de reconnaissance :
− Vous…voulez m’aider ?
− Oui, nous t’aiderons tous, promit Léonard.
Seere mit pied à terre. Arioch se précipita sur lui :
− Je t’aiderais ! Viens me voir ! Je t’aiderais !
Son sourire était détraqué, parcourus de spasmes. Sa voix était entrecoupée par des rires de folie :
− Viens ! Viens dans mes bras, aller ! Viens ! J’ai faim, moi ! Je t’aiderais…Viens…
Effrayé, Seere recula d’un pas. Léonard eut un geste vif :
− Recule, Arioch ! ordonna-t-il à l’elfe.
Il n’eut pas à le répéter. Immédiatement, avec une docilité insoupçonnée, Arioch sourit et s’éloigna de Seere. Verdelet fut sans voix. Léonard tendit la main à Seere :
− Viens t’asseoir près du feu, il fait froid.
Le sylphe pouffa :
− Comme c’est attendrissant. Léonard s’est finalement trouvé un nouveau petit frère. Hé ! Je me demande comment tu t’y prendras pour laisser mourir celui-ci !
Chapitre 20
La voix du rocher
- Un golem ! bégaya Verdelet en tremblant, un golem ! Quelles créatures l’Empire n’enverra-t-il pas contre nous ?
Le corps du golem était celui d’un géant sculpté dans la pierre. Ses paluches étaient grossières et anguleuses. Un réseau de galets lévitait comme par magie autour de lui et composait la structure de ses bras et de ses jambes. Sa face était un masque de roche immuable. Ses yeux étaient deux émeraudes. Telle était l’apparence de ses esprits de la terre, enfants de Gaia. Les humains les nommaient ‘’Golem’’, ce qui signifiait ‘’masse d’argile’’.
Un petit garçon aux cheveux blonds et au visage angélique était assis dans la main de ce titan de roc. Ses yeux à lui n’étaient peut-être pas faits d’émeraudes, mais leur éclat smaragdin rivalisait avec celui des gemmes les plus pures.
− Il n’y a plus personne dans notre village…, soupira l’enfant. Même maman et papa… Ils ne sont plus là…
Tous restèrent bouche bée. Le dragon défia le golem du regard et siffla :
− Soldat de pierre. Tu es bien loin de ton monde. Est-ce nous qui t’avons attiré en ces lieux ?
Le golem posa délicatement sa main à terre. Le petit garçon bondit avec souplesse pour les rejoindre :
− Est-ce que par hasard vous auriez vu ma sœur ? demanda-t-il innocemment à Caim. Je la cherche partout…
Personne ne répondit. Mais tous sentaient que cet enfant devant eux n’était pas un enfant normal. Au creux de ses mains, le garçon portait de sombres marques :
− Golem. Tu as passé un pacte avec cet enfant ? scanda le dragon.
La voix du golem résonna sur un ton caverneux. Quand bien même ce monstre possédait une certaine forme d’intelligence, ses paroles restaient très rudimentaires :
− Seere seul…, grommela le géant, Seere petit… Ici dangereux… Nous alliés…
Le petit garçon parla à son tour :
− Je m’appelle Seere. J’ai donné mon ‘’Temps’’ au golem, dit-il en hochant la tête. En échange, il a dit qu’il sera mon ami.
− Tu ne comprends donc pas ce que cela signifie ? rétorqua le dragon. Ce ‘’Temps’’, c’est ta vie ! Tu ne pourras plus vieillir, plus jamais grandir ! Tu resteras toujours seul et tel que tu es. Un enfant. Pour l’éternité…
Le petit Seere avisa le dragon de ses beaux yeux verts et dit avec conviction :
− C’est faux, je ne serais pas tout seul. Golem sera toujours avec moi !
Il posa héroïquement ses poings sur ses hanches et déclara avec fierté :
− En plus, je suis l’Enfant Prodige ! Tu ne connais pas cette histoire ? Ma mère me la racontait…
Les pupilles verticales du dragon s’arrondirent. Caim eut un rictus. Léonard et Verdelet écoutaient attentivement. Arioch fixait un regard convoiteur sur le petit garçon, évaluant scrupuleusement les dangers potentiels que représentait son monstre de pierre.
− Encore un mythe ! cracha le dragon. Pourquoi les humains aiment-ils tant cacher la vérité derrière des légendes ?
Caim haussa les épaules, désintéressé par cette perspective.
− Alors… Vous n’avez pas vu ma sœur ? marmonna Seere. Dans ce cas, moi et Golem repartons…
Caim opina fervemment. Bon débarras. Léonard frémit :
− Attends, appela-t-il tandis que Seere retournait dans la main de son géant. Où voudrais-tu aller ainsi ?
Le petit garçon tomba en arrêt et fixa Léonard en réfléchissant.
− Je vais chercher ma sœur. Je ne sais pas où elle est, mais je la retrouverais !
− Mais… Tout seul, dans ces terres ?
La voix de l’enfant rehaussa d’un ton :
− Je ne suis pas tout seul, regarde ! Golem est avec moi ! Il m’aide à chercher ma sœur. C’est mon ami.
Il s’assit dans la main du golem. Léonard se tourna vers Caim
− Caim, je t’en prie, ce n’est qu’un enfant !
Caim s’assit en poussant un soupir de consternation.
− Je t’en conjure, Caim ! Ce n’est qu’un enfant !
− Un enfant…, murmura Arioch en s’humectant les lèvres entre deux saccades de rire.
− Tu fais vraiment peine à voir, mon pauvre Léonard, rit le sylphe. Qu’espères-tu ? Racheter ta faute en veillant sur ce sale gosse ? Ha !
La décision de Léonard était déjà prise. Les railleries du sylphe n’y changeraient rien.
− Je t’aiderais à retrouver la sœur que tu cherches ! s’écria Léonard à l’adresse du petit garçon.
La poitrine de Caim s’affaissa tandis qu’il se voila la face. Le petit Seere et son colosse s’immobilisèrent. Puis après un instant d’attente, le golem pivota sur lui-même et tendit sa main devant Léonard. Seere se dressa de toute sa petite carrure, les yeux miroitants de reconnaissance :
− Vous…voulez m’aider ?
− Oui, nous t’aiderons tous, promit Léonard.
Seere mit pied à terre. Arioch se précipita sur lui :
− Je t’aiderais ! Viens me voir ! Je t’aiderais !
Son sourire était détraqué, parcourus de spasmes. Sa voix était entrecoupée par des rires de folie :
− Viens ! Viens dans mes bras, aller ! Viens ! J’ai faim, moi ! Je t’aiderais…Viens…
Effrayé, Seere recula d’un pas. Léonard eut un geste vif :
− Recule, Arioch ! ordonna-t-il à l’elfe.
Il n’eut pas à le répéter. Immédiatement, avec une docilité insoupçonnée, Arioch sourit et s’éloigna de Seere. Verdelet fut sans voix. Léonard tendit la main à Seere :
− Viens t’asseoir près du feu, il fait froid.
Le sylphe pouffa :
− Comme c’est attendrissant. Léonard s’est finalement trouvé un nouveau petit frère. Hé ! Je me demande comment tu t’y prendras pour laisser mourir celui-ci !