Chapitre 14

Drakengard 1 adapté en roman par Nashira
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Nashira
L'Œil Écarlate
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Chapitre 14

Message par Nashira »

J'aimais beaucoup ce passage, dans le jeu... j'aime le ''misérable'' ^^

Chapitre 14
La voix des Archanges

Dans une geôle dissimulée quelque part dans le désert était détenu un homme. Il s’était battu pour protéger les siens, mais il avait faillit. Il endurait maintenant les affres du désespoir. Il pensait au sourire de sa bien-aimée, mais c’était le visage de son frère qu’il voyait apparaître…
Il avait été attaché à une croix par de lourdes chaines. Les rayons argentés de la lune passaient par l’ouverture qu’offrait une petite fenêtre en hauteur, et venaient caresser son visage blême. Ses cheveux avaient la couleur du feu. Sa voix était un plaintif :
− Si seulement… si seulement j’étais plus fort…
Le silence avala ses mots. Mais subitement un son inquiétant se fit entendre :
− Si seulement j’étais plus fort, je pourrais protéger Furiae.
− Qui est là ? appela anxieusement le prisonnier, scrutant les ombres autour de lui.
Personne.
Il était seul.
Les battements de son cœur tambourinaient contre ses côtes avec violence. La peur faisait perler des gouttes de sueur à son front. Sa respiration était irrégulière. Était-il en train de devenir fou ?
La terrible voix resurgit, plus terrifiante encore que la première fois :
− Je pourrais la protéger et elle serait à moi. Ma fiancée.
− Qui est-ce ?!
− Elle serait à moi. Je la prendrais dans mes bras. Ma fiancée. Elle m’appartiendrait et n’aimerait que moi. Ma fiancée.
− Non, pitié ! Tais-toi ! Il suffit !
− A moi, Furiae. Toute à moi. Rien qu’à moi. Elle ne désirerait personne d’autre. Personne d’autre. Pas même Caim…
− Non… Tais-toi !
− Elle ne serait qu’à moi. Ne regarderait que moi. Ne parlerait qu’à moi. Furiae. N’aimerait que moi. Ne toucherait que moi. Moi. Moi !
− Grâce ! Arrête ! s’égosilla l’homme.
La voix maléfique continua à parler et le supplicié hurla avec toute la force de son désespoir, se débattant et faisant tinter ses fers. Mais tous ses efforts n’étaient que des convulsions inutiles. Épuisé, il laissa son menton retomber contre sa poitrine. On aurait cru à cet instant qu’il était mort de désarrois…
− Oh, pardonne-moi, faisait la voix sur un faux ton de regret, pardonne-moi, pardonne-moi. Je suis tellement… par pitié, pardonne-moi. Par pitié…par pitié, regarde-moi, regarde-moi, par pitié. Moi, moi, regarde-moi !
L’homme redressa sa tête lourde et ses yeux cernés s’écarquillèrent. Son cœur battait si vite et si fort, qu’il ne pouvait plus distinguer un battement du suivant. Dans les ombres en face de lui se détacha une silhouette… Et deux yeux brillants le fixaient, semblables à deux perles pourpres...
− La déesse va mourir.
Le prisonnier laissa ruisseler sur lui-même ces sinistres paroles. Il laissa dodeliner sa tête au bout de son cou, les paupières closes, le front plissé.
− La gardienne du sceau mourra, écrasée par le poids de sa terrible mission. Le sceau la détruira très bientôt.
− Non…, gémit l’homme désespéré. Non… !
Les yeux rouges cillèrent, la voix continua :
− Elle n’est qu’une simple femme. Elle aurait dû vivre à tes côtés, libre et sans soucis…
− Et si… si elle cesse d’être déesse, redeviendra-t-elle humaine ? interrogea l’homme.
− Oui, affirma la voix, et pour très, très longtemps.
− Que dois-je faire ? Je veux la sauver !
− Tu dois être fort. Fort comme un dragon. Tu dois passer un pacte.
Ces yeux étaient tellement angoissants, cette voix tellement atterrante. Et les aménités qu’elle proclamait étaient terriblement vraies…
Il n’était qu’un pauvre homme dérisoirement faible, incapable de protéger celle qu’il aimait. Mais pourtant, la force à laquelle il aspirait pouvait devenir sienne. La force prodiguée par un pacte. Un pacte avec un dragon…
− Caim. Caim peut m’aider !
Les deux yeux pourpres semblèrent briller plus fort :
− Caim ? ricana la voix, tu veux qu’elle le vénère ? Qu’elle l’adore encore plus ?
− Mais elle…
− Elle est à moi ! Ma fiancée. Ses baisers m’appartiennent. A moi. Son amour m’appartient. A moi… Si seulement j’étais plus fort…
La folie est un gouffre sans fond, dont les bords sont les limites de la raison. Qui choit dans le gouffre, devient comme un démon. Quelque chose vacilla dans l'esprit de l'homme. L’éclat d’un feu purpurin s’alluma dans ses prunelles ternes. Sa voix monta en écho et résonna sur les parois de sa prison :
− Si seulement j’étais plus fort…
♋ - ♑
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