Epilogue

Drakengard 1 adapté en roman par Nashira
Répondre
Avatar du membre
Nashira
L'Œil Écarlate
Messages : 218
Enregistré le : 02 déc. 2006, 14:09
Localisation : Ici et ailleurs

Epilogue

Message par Nashira »

Enfin l'épilogue... je crois que j'étais prise de lassitude, après être arrivée là ^^'

Épilogue

Tout est terminé. Enfin sortie de sa transe démoniaque, Manah demande à Caim et Verdelet de mettre fin à ses souffrances. Les deux hommes refusent froidement. Désormais, qui va protéger ce monde ravagé ? Soudain, une voix se fait entendre : « Je serais le nouveau sceau » Comment ? Un dragon, ennemi juré des humains, deviendrait la clef de l’humanité ?

Verdelet énonçait les psaumes du rituel de la déesse, tendant dans sa main chenue la feuille d’un parchemin frémissant au vent.
Étendue sur le sol toutes ailes déployée, la sacrifiée attendait inexorablement que le châtiment s’abatte sur son âme offerte. Caim étreignait son cou frémissant et la caressait, pressant tristement son front sur ses écailles rutilentes. Les grondements sourds des respirations de la créature étaient une berceuse à ses oreilles. Caim aurait voulu que cet instant près d’elle ne s’arrête pas.
Mais le parchemin brandit entre les doigts de Verdelet s’éleva en l’air et se changea en serpents de lumières. Les rubans runiques s’enlacèrent autour du corps du dragon, telles des chaînes lumineuses. Alors la lumière de ces grands maillons de runes s’embrasa, et on entendit crisser le gémissement plaintif de la chair qui brûle. Des vapeurs âcres se répendirent dans l’air en même temps que le rugissement de la pauvre suppliciée.
Caim sentit le poids de milles tourments s’abattre sur l’âme de sa moitié maintenant devenue divine, car le dragon était désormais garant du faix impitoyable qu’était celui de la déesse.
Il releva les yeux pour contempler les marques runiques du sceau gravé sur le corps et l’âme du dragon. Les brûlures sur sa peau rouge brasillaient intensément, ourlées par les escarres noires de la chair carbonisée. Son sang s’insinuait lentement entre les rénures de ses écailles pourpres.
A cet instant Caim sentit chaque parcelle de son âme et de son esprit s’ébranler. Confus et honteux, il laissa pendre sa tête au bout de son cou pour dissimuler son regard dans les filins de ses cheveux sombres. Ses yeux lui faisaient ressentir d’étranges gênes. Il cligna les voiles de ses paupières. Sur sa joue blafarde glissa alors la trainée d’une étincelle plus brillante que l’éclat d’une étoile.
− C’est la première fois que je te vois pleurer, gémit le dragon.
Caim rouvrit précipiamment ses yeux, mais sa vision était brouillée par les vagues de la tristesse. Il papillota des paupières et de nombreuses autres larmes déferlèrent sur son visage.
Le dragon redressa sa tête triangulaire en tremblant pour mieux pouvoir contempler le visage de Caim. Des perles de sang gouttaient de ses plaies brasillantes et s’écrasaient sur le sol avec des bruits mous.
Caim voyait son triste reflet dans le miroir de ses yeux dorés.
− Il y a une dernière chose dont je veux que tu te souviennes, râla le dragon d’une voix déclinante.
Caim regarda la déesse, le cœur rempli d’émotions. Elle était magnifique, altière et divine. Comment avait-il pu un jour la trouver laide alors qu’elle était tout ce qu’il restait de plus merveilleux dans ce monde dévasté ?
Le souffle de la créature se changea en murmure liminal :
− Angélus, prononça-t-elle. Mon nom est Angélus.
Le visage de Caim s’affaissa. Les larmes du guerrier cascadèrent plus scintillantes que des diamants et se mêlèrent au sang pourpre de la nouvelle déesse.
Le dragon fit relever sa figure du bout de son museau pour le forcer à le regarder :
− Tu es le premier et le dernier de ton espèce à connaître mon nom, soupira-t-il.
Caim eut la sensation de perdre la moitié de son âme lorsque résonnèrent les derniers mots de la créature :
− Adieu, humain stupide…
Son corps tout entier se raidit, et il se morcela dans une spirale évanescente d’étoiles argentées et de lumières cristallines. Ainsi elle disparut dans le ciel, corruscant dans une clarté irréelle, emportant le chaos dans son âme.
Caim resta à genoux, éperdu dans la contemplation de ce ciel si bleu, illuminé par le soleil d’une aube nouvelle.
Quelque part derrière lui parla la voix de Verdelet :
− Ô dieux… Souhaitez-vous vraiment notre survie ?
Caim ne pouvait penser. Son cœur était emplit de vide. Mais pourtant, enfouit quelque part dans les entrailles de son âme, quelque part, loin à l’écho, comme une braise sous les cendres, un nom résonnait :
« Angélus »
♋ - ♑
Répondre