Chapitre 25

Drakengard 1 adapté en roman par Nashira
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Nashira
L'Œil Écarlate
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Chapitre 25

Message par Nashira »

Un chapitre tout petit, qui fait un détour du côté de Furiae. La pauvre fille a bien du soucis à se faire ; la loge que les Archanges ont réservé pour la déesse n'est pas très chaleureuse et la compagnie n'est pas des plus charmantes... ^^'

Chapitre 25
Un vieil ennemi

Elle était éperdue dans les tréfonds des ténèbres. Vainement elle avait recherché une issue au cœur des méandres plutoniens qui l’avaient bordée de leur linceul. Mais le dépit avait plongé tous ses espoirs dans la stérilité. Quand elle émergea enfin des abymes de ses cauchemars, elle ne sut trop bien dire si les ténèbres qui l’enveloppaient étaient dues à la nuit ou bien à une cécité de ses yeux. Elle éprouva les affres d’une charge si pesante s’abattre sur son âme, qu’elle semblait la déchirer.
Lentement, la mémoire se réédifia dans son esprit douloureux, et elle finit par se distinguer de la froideur du rêve. Elle voyait Inuart, siégeant sur le dos d’un dragon d’ébène. Ses yeux rougeoyaient comme deux braises… Caim était blessé, gisant sous les ailes de son dragon pourpre. Son regard était vicié de haine…
Elle eut alors l’impression que son cœur s’arrêta. Ou était Caim ? Était-il sauf ?
Elle apella son nom dans les ténèbres. Les ombres ne lui rendirent rien d’autre que l’écho anxieux de sa propre voix. Son frère n’était pas ici. Mais où était-ce, ici ?
Furiae se redressa, en appui sur ses bras. Elle crût reconnaitre dans l’air un remugle de sang qui lui souleva le cœur. Son appréhenssion s’exacerba en même temps que l’oppression du faix pesant sur ses épaules. Lorsque ses yeux s’accommodèrent au noir, elle put alors mieux sonder les formes autour d’elle. Elle commença par regarder son propre corps. Elle avait été revêtue d’une magnifique robe de milleraies pourpre et dont les reflets vermeils luisaient avec effroi.
Ses yeux s’aventurèrent plus loin. Elle hoqueta dans un sursaut. Le lit sur lequel elle avait végété depuis son rapt débordait d’un amas de poupée de chiffon. Chacune d’entre elles avait été transpercée par une dague éclatante. Elle s’osa à faire errer son regard encore plus loin autour d’elle. Des colonades s’alignaient le long de hautes baies vitrée. Parmis toutes ses colones de pierre sombre, une d’entre elle semblait avoir été taillée dans un cristal bleuté. Sa surface hyaline lui renvoyait son reflet fantomatique. Elle cligna des paupières et c’est alors que, considérant les vastes murs qui l’encerclaient, elle fût assaillie par un sentiment de frayeur si grandiose qu’elle fût pendant un instant incapable de respirer ou ni même de croire en ce qu’elle voyait.
Sur les parois ténébreuses de chaque mur, des lignes ruisselantes formaient le message : « Meurs ! » L’écriture semblait grossière et maladroite, comme écrite par la main d’un enfant. Horrifiée, Furiae comprit que les relents méphitiques qui viciaient l’air n’étaient autres que les émanations du pourpre substrat qui avait servi d’encre pour tracer ces messages sanglants…
− Prêtresse ! Laissez-moi Caim !
Furiae reconnu cette voix aussitôt. Elle vit, lui tournant le dos, la grande silhouette d’Inuart. Il faisait face à la colonne de cristal. Furiae cru d’abord qu’il devisait avec son propre reflet, mais elle entendit bientôt le son d’une voix si démoniaque qu’elle sentit tous ses sens s’en retourner :
− Des Archanges, tu ne dois te jouer, dit la voix.
Furiae vit Inuart s’incliner d’une profonde révérence, et Inuart remarqua alors que sa bien-aimée captive s’était réveillée. Dardant sur elle les feux pourpres de ses yeux fous, il tendit sa main vers elle :
− Je suis tout-puissant désormais, déclara-t-il. Je ressens de l’amour. De l’amour pour les Archanges. De l’amour pour toi ! Mais… qui es-tu ?
Furiae eut un regard effrayé. L’homme qu’elle avait là en face d’elle, elle ne le reconnaissait pas. Était-ce réellement Inuart ? Était-ce réellement celui qui lui chantait jadis de si belles mélodies en jouant de sa harpe ?
− Inuart ? appela-t-elle comme si elle chercha à invoquer la raison dans son esprit.
Inuart défaillit et chancela un instant. Puis il hocha la tête dans un geste de dénégation et se retira, la laissant seule. Seule ? Non. De par derrière la transparence de la colone de cristal bleu, deux yeux, comme deux perles pourpres, la regardaient fixement...
♋ - ♑
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