Chapitre 19

Drakengard 1 adapté en roman par Nashira
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Nashira
L'Œil Écarlate
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Chapitre 19

Message par Nashira »

Nouveau chapitre ! Après l'avoir relu, je le trouve un peu vide (non, pas raide =P) Il faudra que j'y remédie lors de la réécriture dans un avenir lointain ^^


Chapitre 19
Confession

Caim parvint à grand peine à se relever et se traina jusqu’à Verdelet en titubant. L’évêque était resté face contre terre sans bouger. Caim le retourna de son pied et le tint sous l’estoc de sa lame. Le vieil homme avait le regard vide. Ses vêtements étaient maculés de sang.
− Quand Inuart m’a frappé, chevrota-t-il, je n’ai ressenti ni compassion, ni pitié. Pas même de la peur…
Il passa sa main osseuse sur sa face et continua à gémir :
− Non… seule la haine emplissait mon cœur… Quelle vertu ai-je à prêcher la foi, maintenant ?
Caim se détourna de lui avec un geste désemparé. Qu’est-ce donc qu’un évêque sans religion ? Cet homme lui inspirait une telle pitié qu’il ne méritait même pas de périr sous sa lame. Une voix démentielle résonna au loin :
− A manger ! A manger ! Nous avons à manger !
Arioch courait vers eux, brandissant dans chaque main un lapin mort. Léonard la suivait en sondant le chemin avec sa lance. Le sylphe jouait à un jeu malsain avec lui :
− Écoute ce que je te dis, crétin ! Et fais attention où tu vas, c’est dangereux par ici ! Ohé ! Par là ! Par là, je te dis ! Ici ! Non ! C’est de l’autre côté ! Oui, par là ! Idiot !
Il trébucha contre un rocher et tomba en avant. Le sylphe éclata de rire :
− Imbécile, tu ne vois pas où tu mets les pieds ? Les pierres sont vicieuses par ici ! Allez, debout !
Arioch se précipita près des braises et se mit à dépiauter ses prises :
− C’est maigre, c’est maigre, disait-elle, renfrognée. Et c’est de la vilaine viande. Un petit aurait été meilleur ! Argh, mais j’ai le ventre si vide ! Si vide !
Léonard arriva et sentit l’état d’esprit des autres :
− Qu’est-il arrivé, ici ? s’exclama-t-il. Vous êtes blessés !
− Et où est donc passée la petite sauterelle ? couina le sylphe.
− La déesse, je ne sens plus sa présence ! Caim, Verdelet ! Qu’est-il arrivé ?
Verdelet se redressa sur son séant.
− Inuart est venu, murmura-t-il.
Léonard se renfrogna. Verdelet conta à Léonard comment Inuart, leur allier qu’ils avaient prit pour mort, était réapparu, les yeux flamboyants, et comment il avait emporté Furiae avec lui. Caim s’était trainé vers le dragon en boitant.
Des lambeaux de chair rouge pendaient à son cou meurtri. Son dos et ses ailes étaient brûlés au plus haut degré. Caim se dirigea vers l’une des tentes pour y trouver un linge qu’il humidifia pour panser les plaies du dragon. C’était la seule façon de soulager la douleur qu’ils partageaient, après tout. D’abord, le dragon gronda et refusa catégoriquement à recevoir le moindre soin. Mais il finit par s’incliner sous les assauts répétés de Caim qui voulait à tout prix apaiser la douleur des brûlures qui lancinaient son corps. Tandis qu’il s’activait à la tâche, Caim s’écœura lui-même à éprouver une certaine forme de... reconnaissance, envers son partenaire de pacte qui s’était jeté dans les flammes du dragon noir pour le protéger...
− Imbécile, râla le dragon. Tu aurais été tué, et je l’aurai été aussi...
La nuit tomba et le froid de l’air s’accentua. Les blessures du dragon cicatrisaient vite, mais pas assez au goût de Caim. Assis près du dragon rouge, il était épuisé, et il avait l’esprit ravagé par la haine.
Inuart, ce sale traite… Comment avait-il osé s’allier à l’Empire. Comment avait-il pu se lier avec ce monstre noir ?
− Alors…, murmura le dragon de sa voix froide, tes parents sont morts sous les griffes d’un dragon ?
Caim eut le cœur comprimé dans un étau. Le dragon plissa ses paupières rouges et ses yeux se réduisirent à deux fentes dorées :
− Lorsque tu as regardé ce dragon noir, j’ai ressenti une haine tellement forte dans ton cœur… Et je l’éprouvai, moi aussi. Alors j’ai compris…
Caim avait l’esprit engourdi. Il tira son épée et évalua l’état de la lame. Son combat contre Inuart y avait laissé d’amères rayures. Cette arme aura une vengeance de plus à accomplir, désormais.
− Furiae…, maugréa le dragon. Le fait qu’elle soit ta sœur ne justifie par cet amour de la vengeance…
En vérité, la vengeance était tout ce qui restait à Caim. Depuis qu’elle s’était ensemencée dans son esprit, il avait lui-même prit le plus grand soin à la cultiver. Elle s’était développée plus vite qu’une mauvaise herbe. Au fil du temps, elle avait prit la forme d’une plante parasite dont les ronces et les racines s’étaient si profondément incrustées dans son cœur qu’il était devenu impossible de l’en retirer. Elle faisait partie de lui.
De fines écharpes de brume s’enlaçaient dans le ciel.
− L’astre lunaire reflète une bien terne lumière, fit remarquer le dragon. Quand elle aura complètement voilée sa face, l’Union et l’Empire s’affronteront dans leur ultime bataille.
Un homme aux parents assassinés par un dragon. Un dragon qui ne ressent que mépris envers le genre humain. Prisonniers de leur pacte, l’homme et la bête n’avaient que méfiance et dédain envers la race de l’autre. Mais tous les deux se battaient contre l’Empire. Pouvaient-ils, dans leur union, gagner cette guerre ?

Caim alla rejoindre les autres près du feu. Verdelet était occupé à appliquer un onguent puant sur la blessure que lui avait laissée Inuart. Léonard avait le dos voûté et gardait toujours ses paupières closes. Difficile de savoir s’il était éveillé ou endormi. Le sylphe était assit sur son épaule. Arioch fredonnait.
− As-tu décidé de ce que nous ferions maintenant ? s’enquit soudain Léonard en se tournant vers Caim. L’homme qui a enlevé la déesse, tu veux le retrouver, n’est-ce pas ?
Verdelet s’en mêla :
− Inuart est parti en prenant la direction du nord-est. Sais-tu ce que cela signifie ? Inuart s’est envolé en direction des terres de l’Empire ! Qui sait ce que les soldats aux yeux rouges feront de la déesse, maintenant qu’ils la possèdent ?
Inuart n’avait toujours désiré que le bien de Furiae. Cela, Caim en avait la certitude. Cependant, la lumière rouge qui brillait dans ses yeux en avait fait un laquai de l’Empire. Comment savoir désormais si ses intentions étaient bonnes ou mauvaises ?
− Si la déesse à été conduite à la Capitale Impériale, murmura Léonard, nous ne pourrons jamais la récupérer, là-bas !
− Mais dans quelques jours l’Union lancera son offensive suprême contre l’Empire, dit Verdelet, les deux puissances auront liguées toutes leurs forces pour cette bataille. Il serait judicieux de prendre la capitale à cet instant…
− Même si vous récupérez la déesse, déclama le dragon qui entendait leur conversation, même si vous patientez pour attaquer au bon moment, même si l’Union parvenait à triompher de l’Empire, vous n’aurez rien gagné si la déesse meurt.
− Le sceau de la forêt est toujours intact, dit Verdelet.
− Que le Sceau soit intact ou non, une fois la déesse morte, le monde ira à sa ruine ! riposta le dragon. Et vous avec… L’Empire est l’ennemi principal. Ensuite viendra Inuart. Peut-être même qu’il sera sur le champ de bataille ? Avec son dragon noir…
Un fracas retentit, et le sol vibra sous leurs pieds. Léonard fut le premier à se dresser d’un bond :
− Qu’est-ce que c’était ?
Un second fracas résonna, plus prononcé que le précédant. Le sol trembla de nouveau.
− Cela vient des falaises, murmura Verdelet en scrutant l’ouverture dans le flanc des monolithes.
Plusieurs autres secousses s’enchaînèrent. Elles étaient marquées par un rythme bien distinct, celui d’une marche. Un bloc titanesque se mut à l’angle des falaises et se dressa devant eux. La masse s’immobilisa en même temps qu’une petite voix se fit entendre :
− Excusez-moi…Vous n’auriez pas vu ma sœur ?
♋ - ♑
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