Chapitre 10

Drakengard 1 adapté en roman par Nashira
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Nashira
L'Œil Écarlate
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Chapitre 10

Message par Nashira »

un chapitre court, où on apprend que les soldats de l'Empire ont les idées plutôt mal placées... Arioch entre en scène... rien de très glorieux ^^

Chapitre 10
Le rire

Au coeur du désert, une sombre prison… De longs couloirs… De noirs barreaux. Une voix étrange résonnait sur les murs froids et humides. Deux soldats exécutaient ensembles leur tour de garde. Leurs yeux étaient deux braises.
Ils s’arrêtèrent devant une cellule du cachot. A l’intérieur. Un corps malade abritait un coeur brisé. Un rire démentiel retentissait.
− J’ai beau l’entendre chaque jour, je ne m’habitue pas à ce rire, confia le premier soldat.
− Vraiment ? répondit l’autre. Moi, j’ai finis par l’apprécier.
Le premier rit à son tour :
− Juste parce que c’est une femme, hein ? Y’a que toi, pour fantasmer sur un elfe... Tu as vu son regard ? C’est horrible. Même quand elle sourit, ses yeux sont morts...
Ils observèrent un long moment les ténèbres de la cellule. Derrière les barreaux d’acier noirs, l’elfe les observait avec un sourire affreux, semblable à un animal enragé jeté en cage. L’écho de son rire entrecoupé et fou continuait de se répercuter sans cesse dans les couloirs de toute la geôle.
− Moi, j’ai pitié d’elle, avoua le soldat mauvais plaisant. Il aurait mieux valu qu’elle meure avec tout le reste de sa famille...
Un sourire presque aussi atroce que celui de l’elfe étira les lèvres de l’autre :
− Alors occupons-nous d’elle ! dit-il d’un ton enjoué.
Il s’emparait déjà des clefs à sa ceinture.
− Arrête ! récrimina l’autre, elle va t’étriper !
− Mais non, tout va bien. C’est une gentille fille, tu verras... Elle est sans défenses, pourquoi ne pas en profiter un peu ?
L’autre ne semblait pas convaincu. La clef joua dans la serrure et un claquement mécanique résonna... succédé d’une secousse qui fit trembler le sol sous leurs pieds.
− C’est quoi, ça ?
− L’Union ! Nous sommes atta...
Une violente explosion les souffla et le plafond tout entier s’effondra.
Paresseusement, l’épaisse fumée se dissipait. La grille de la cellule s’était écrasée sur elle-même.
Le corps étendu sur une paillasse et complètement souillé de son sang, la peau transpercée par des esquilles d’os brisés, l’elfe ne trouvait là plus la force de rire. Ses bras étaient encore solidement sanglés dans son dos. Toute sensation de vie l’abandonnait. Il ne restait que la souffrance. Et le désespoir.
Arioch mourrait. Ses souvenirs s’éteignaient. Une seule vision hantait son esprit : celle de ses enfants. Tués. Dans un océan de sang.
Les tourments de son coeur attirent les êtres sans corps. Deux entités. Ondine et Salamandre. Ils se glissaient vers elle en rampant le long des ruines, intrigués par l’aura mystique de ce corps étrange et mutilé.
Arioch entendit le son pur d’une eau cristalline. Et souffle d’une flamme ardente.
Une voix susurra alors, chaude comme un feu galvanisant :
− Il est trop tard pour toi de mourir.
La chaleur de ce souffle igné caressa le visage sale de l’elfe. Sous les mèches de ses cheveux, ses yeux s’entrouvrirent. La clarté de deux silhouettes nébuleuses se refléta sur ses prunelles larmoyantes. Elle redressa sa carcasse
Une deuxième voix murmura, fraîche et limpide comme une source :
− Viens avec nous...
Arioch ferma les yeux. Son esprit se consuma comme la braise. Sa conscience s’évapora comme l’eau. Tout devint brûlant, tout devint glacial, tandis que dans son ventre, la matrice se figea.
♋ - ♑
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