
J'ai fini Nier, le jeu testament des papas de Drakengard, une seule et définitivement unique fois, et c'est hélas une bien lourde révélation que je vous fais, car comme tout bon jeu Cavia, Nier possède plusieurs fins, or il faut le recommencer plusieurs fois pour toute les voir.
Mais je ne suis pas là pour cracher ma bile sur ce jeu, d'autant que je n'en ai aucunement envie. Car Nier est sorti durant une époque triste pour le RPG japonais et l'industrie du jeu vidéo en général, une époque où le dernier FF n'est qu'un couloir tapissé du cahier des charges, et où tout bon jeu se doit de faire la chique à Hollywood délaissant presque le joueur au rang de spectateur. Pourtant on sent chez Nier une volonté de faire plaisir au joueur, une véritable générosité, alors pourquoi la sauce ne prend-elle pas? Manque de talent ou mauvaise volonté des producteurs? Un peu des deux sans doute, mais je ne suis pas là pour faire de la philosophie, non, je vais essayer de vous décrire le plus fidèlement possible l'essence de Nier, ses défauts, ses qualités, ce qui en fait un véritable jeu Cavia. Après, quand à la question « faut-il y jouer? », seul vous connaissez la réponse.

Fais pas cette tête on va s'expliquer
J'ai peut-être d'emblée donner une image très négative de Nier, or il faut savoir qu'il a tout de même sa petite base de fan non négligeable, on peut d'ailleurs remarquer sur JV.com (site hautement référentiel s'il en est) que les lecteurs ont noté ce jeu 17/20. Alors peut-être en ai-je trop attendu, les promesses de revivre une nouvelle fois les sensations de Drakengard étant si forte! Des personnages atypiques, une histoire mature, un gameplay oldschool. J'étais à la pointe de mon excitation en voyant l'intro (surpuissante) de Nier faisant ressurgir en moi des émotions enfouie en moi depuis longtemps.

Cliquez ici pour voir l'intro
Alors que s'est-il passé? Déjà commençons par le commencement. Le scénario de Nier débute en l'an 2043, date à laquelle une catastrophe à exterminé la plus part des humains. Dans ce décors lugubre, un homme essaye de protéger sa fille des « ombres », créatures énigmatiques ayant fait leur apparition au même moment, cherchant et attaquant tout humain en vie. Face aux attaques de plus en plus violente des ombres, le père, gravement blessé, demande de l'aide à mystérieux livre afin de sauver sa fille. Le pacte est scellé et l'homme révèle une force magique capable d'écarter tout obstacle de sa route, mais sa fille est-elle sauvée pour autant ?
Puis commence réellement l'aventure avec un saut de 1300 ans dans le futur, toute trace de technologie a disparu et nous sommes revenu à une ère moyenne-ageuse, pourtant la situation donne un air de déjà-vu, notre héros s'occupe de sa fille terriblement malade dans un monde en proie à d'étrange créature, « les ombres », dans sa quête celui-ci sera aidé de Weiss, un grimoire légèrement hautain annonciateur d'une pandémie.

En route mousaillont !
D'ici l'aventure s'apparente beaucoup à un Zelda, on commence dans un village paisible, puis on voyagera dans divers contrées afin d'explorer des donjons et de défoncer la tronche de ces sales rataïs de boss (hermf) afin de faire évoluer l'histoire, à coté de nombreuse petites quêtes annexes permettront au joueur de gagner de l'argent, afin de s'acheter des armes plus puissantes et des potions, mais aussi des appâts pour pécher, ou des graines à planter dans son jardin.
Cet aspect du jeu a un coté délicieusement oldschool, ici point de moteur physique de la mort, de modélisation des visages hyper poussé, ou d'intelligence artificielle permettant un gameplay émergent qui tue, non, ici on a l'impression de faire un retour de 10 en arrière, tout les personnages sont fixes, le cycle jour-nuit n'a quasi aucune incidence et le héros ne sait même pas nager, mais tout cela est assumé, et le jeu en fera sourire plus d'un au détour des nombreux clins d'oeil faisant référence à zelda ou encore à la philanthropie exacerbé du héros.

La taverne passage obligé de tout bon RPG
Néanmoins malgré toute cette bonne volonté, le jeu ne m'a pas convaincue, en effet n'est pas Nintendo qui veut.
Notons tout d'abord que les environnements ne font pas preuve d'une direction artistique fulgurante, et la plus part se démarquant par leur absence totale de personnalité, on ne parle pas ici de qualité technique, de ce point de vue le jeu fait certes pâle figure, mais de nombreux jeu dont Drakengard on sut nous prouver qu'un graphisme épuré peut être réussi, stimulant l'imagination du joueur et réussissant ainsi à l'immerger dans l'aventure, non ici on parle bien de décors vide et sans vie où rien n'est à sauvé. Ensuite le level-design des donjons est plus que basique, si j'étais vraiment méchant je dirais que Cavia s'est amélioré depuis les plaines définitivement plate de Drakengard, mais force est de reconnaître que les traverser ne titille ni notre sens de l'agilité, ni notre sens de la logique, au final on les subits plus qu'autre chose. On pourrait espérer que tout cela serait sauvé par les à-coté, mais pécher et jardiner se révèle bien moins passionnant que dans la vraie vie et on a beau sentir un véritable effort au niveau des quêtes annexes qui nous font découvrir la vie des villageois celles-ci ne consiste la plus part du temps qu'à transporter un objet d'un point A à un point B, par la suite on préférera passer son chemin...
Notons néanmoins quelques trouvailles ingénieuses, outre les multiples références aux autres RPG cité plus haut, le jeu demandera par exemple au joueur, à travers un sacrifice scénaristique, de « sacrifier » ses sauvegardes, coups de génie mentale que n'aurait sûrement pas renié Hideo Kojima Ce Dieu Vivant (ou pas).
Par contre soulignons un point important, les musiques, qui sont véritablement enchanteresse, cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu une O.S.T. aussi envoûtante, autant être clair de ce coté-ci il n'y a rien à jeter, c'est du Cavia « Rrrrrrrh » (désolé).

L'O.S.T. l'un des gros point fort du jeu
Maintenant passons à un point important, le gameplay, de même ici on sent une incroyable générosité, le jeu alternant souvent les phases aussi bien de plate-forme 2D, que d'exploration mais aussi d'énigme, ou encore de shoot'em up, de rail shooter, survival horror, voir même d'aventure textuelle. Bref la diversité de ces passages font plaisir à voir, moins à jouer...on a beau saluer l'effort ces phases ne sont hélas pas assez poussé pour se révéler réellement amusante.
Le coeur du jeu reste bien entendu le beat'em all, à noter d'ailleurs que toute les armes ou presque proviennent de Drakengard, ce qui ne manquera pas de faire sourire les fans de la saga, néanmoins le système de combat à beau avoir évoluer à l'aide de magie et potion à utiliser durant les combats (les esquives, gardes, sauts et autre coups faibles et forts répondant présent), ces dernières nouveautés se révèlent lourde à utiliser, demandant de passer par le menu start. Il y a tout de même du bon durant ces phases, notamment contre les boss, la plus part du temps gigantesque, ces derniers divisé en plusieurs partie seront souvent long et épique, demandant un minimum de stratégie.

Du shoot'em up dans mon RPG?! Il fallait oser!
A ce point là, on pourrait se dire que tout n'est pas perdue, après tout Drakengard ne réinventait pas la roue en terme de gameplay mais possédé une histoire et une ambiance fabuleuse qui nous poussait toujours à en découvrir toujours plus. Seulement on sait tous que la barre est difficile à atteindre, Drakengard possédait une réelle justesse, cruel mais jamais vulgaire possédant même une certaine poésie, le récit savait immerger le joueur dans une aventure épique grâce à une direction artistique terriblement mature où Dragons et Chérubins démoniaques cohabitaient, creusant au plus profond de l'âme humaine tel Dostoeïvski!
Nier part déjà avec un handicap de taille, le character design étant bien moins recherché que celui de Drakengard, certains ennemies sont à la limite du ridicule (des robots tout droit sorti des années 70), et les héros ne sont pas non plus en reste lorgnant entre les coups de génies (l'enfant aveugle à cause d'une malédiction) et le mauvais goût (la fille mélange de gothique, prosti-pute et ninja). De même, la comparaison entre la relation Angelus/Caim et Nier/Weiss fais mal, Weiss le bouquin et Angelus ont une personnalité très proche, seulement l'un possède beaucoup plus de charisme que l'autre, cherché l'intrus. D'ailleurs en attendant que vous ayez trouvé (quoi?! C'est déjà fait? Bon pas grave), permettait moi de soulever une idée originale provenant du quartier marketing de Cavia, en effet notre version européenne se révèle différente de la version japonaise, là où chez nous un père doit protéger sa fille, chez les japonais un doux androgyne doit protéger sa soeur, moi qui ne suit pas fan de japoniaiserie l'idée me paraissait intelligente, en pratique elle l'est légèrement moins, les dialogues ont beau avoir été méticuleusement changé, on peut encore sentir dans certaines scènes la naïveté du jeune asiatique à travers notre occidentale quadragénaire, quelque peu déroutant mais je chipote.

Par hasard vous auriez pas un parent du nom de Sephiroth ?
Revenons aux scénario de Nier, là où Drakengard tenait la dragée haute n'importe quel roman de Dark Fantasy, Nier se montre plus hésitant se frottant à de l'héroïc fantasy classic, voir du manga apocalyptique à la Akira, mais peine quelque peu à trouver sa voie. En effet bien qu'ayant du mal à démarrer l'histoire pesante de Nier saura s'installer, mais aura du mal à perdurer, nos héros se retrouveront souvent face à des injustices, des dilemmes, des scènes terribles dans lesquelles on arrive à ressentir la patte folle des créateurs de Drakengard, mais dont les conséquences seront bien souvent trop vite oublié, l'aventure devant bien entendu continuer.
Ne soyons pas trop méchant, le scénario de Nier reste largement au dessus de la moyenne actuels, on peut cependant remarqué un certain manque d'inspiration de la part des gens de chez Cavia, à moins que ce ne soit la faute à un Square-Enix arrivant de moins en moins à nous faire rêver.

Le scénario de Near réserve son lot de scène trash
Au final que retenir de tout cela? Nier n'est fondamentalement pas un mauvais jeu, il est même pétri de bonnes intentions, il n'aura pour autant pas sut obtenir les moyens de ses ambitions, effleurant souvent le génie mais ne l'atteignant jamais, Nier restera un jeu sympathique, oeuvre posthume d'un studio généreux, véritables artisans d'une industrie qui se phagocyte en vendant so– CLACK – Ah non j'avais dit que je ne philosopherais pas \(>__<)/
Brefons! Nier jouez-y ou jouez-y pas, l'important dans la vie c'est de s'amuser et de s'aimer!
Bisous à tous!