Chapitre 12

Drakengard 1 adapté en roman par Nashira
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Nashira
L'Œil Écarlate
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Chapitre 12

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Verdelet, le bon samaritain...

Chapitre 12
La fusion

− Les défenses de l’ennemi sont tombées, commandant ! L’Empire tente encore de résister mais il ne peut plus rien face à notre assaut.
− Dites aux hommes de tenir bon ! Si l’Empire ne peut plus résister à nos attaques, la liberté des détenus n’est plus qu’une question de temps désormais !
− Bien, commandant.
Le comandant à l’air farouche assistait maintenant à la reddition du camp impérial. Les hautes palissades tombaient sous les tirs des balistes à tours de l’Union. L’Empire n’avait bientôt plus de fortifications derrière lesquelles se cacher. La victoire ne faisait aucun doute.

« Morts… Morts, assassinés… Ils ont tous été tués… »
− La voix est proche ! s’écria Verdelet pour couvrir le bruit du vent dans leurs oreilles. Mais l’ennemi est partout…
− Les soldats en bas ne sont pas des ennemis. L’enjeu de cette bataille est terminé. On dirait que l’Union a gagné cette bataille, Caim.
En effet, les hommes vêtus du pourpoint bleu s’affairaient en bas à faire évacuer les détenus hors des prisons.
Ces malheureux n’étaient plus que des fantômes avachis, émaciés et de tous genres : hommes, femmes, enfants, vieillards… L’Empire n’avait fait aucune concession.

« Morts…Morts… »
− La voix que nous cherchons provient sans nul doute de la foule des prisonniers, dit Verdelet. Caim, rapprochons-nous.
Caim pouvait à présent lui aussi entendre le ton irréel de cette voix. Le dragon avait raison ; ce n’était pas là celle d’Inuart. Aucun humain ne pouvait émettre un tel son.
« Une lumière ? Je l’ai vue… »
− Une lumière ? médita Verdelet, de quoi cette voix nous parle-t-elle ?
− Elle change, remarqua le dragon, elle s’affaiblit…
Caim le sentait lui aussi. La voix se faisait de plus en lus affolée.
Le dragon amorça une descente en spirale.

− Maître Caim !
− C’est maître Caim !
− Maître…
Certains hommes de l’Union se massèrent autour du dragon lorsqu’il eut atterrit. Caim se reçu lourdement au sol. L’évêque en fit de même et se dirigea immédiatement vers les décombres de la prison.
Le commandant à l’air farouche s’avança à la rencontre de Caim. Le jeune guerrier lui adressa un signe de tête et considéra les alentours.
Les prisonniers continuaient d’évacuer les lieux. Certains d’entre eux tendaient leurs mains au ciel en remerciant les dieux d’avoir entendu leurs prières. D’autres se contentaient de marcher sans rien dire, le regard vide de toute expression, le visage déformé par la faim et l’insomnie.
− Tous les prisonniers sont libres désormais, maître Caim, tint le commandant. Mais le Seigneur Inuart reste introuvable.
Caim concentra son attention sur les cadavres impériaux qui jonchaient le sol. Toujours cette même lueur rouge, dans leurs yeux... il resongea au culte des Archanges... quelle était donc cette diablerie ?
− Quels sont vos ordres, maître Caim ? demanda le commandant en le tirant de ses réflexions. Dois-je mener mon unité auprès de Dame Furiae, votre sœur ?
− Oui, répondit le dragon. Rendez-vous là-bas sur le champ, et rapportez-nous des tentes ainsi que des vivres.
La réserve de nourriture du camp investit s’avéra riche en denrées, ils purent y puiser tout ce dont ils avaient besoin. Ceci fait, la troupe de l’Union prit la route que Caim leur indiqua pour rejoindre Furiae.
« Caim, vient vite ici ! »
C’était la voix de Verdelet. Caim le retrouva au milieu des décombres d’une geôle. Les murs de étaient effondrés sur le sol. Quelques poutres flambaient encore. La chaleur était intense, mais l’air froid de la nuit équilibrait l’harmonie des éléments.
Verdelet désigna les ruines en pointant son bourdon. Caim s’approcha et jeta un regard. Une silhouette se tenait dans la fumée. D’étranges corps vaporeux tournoyaient autour d’elle. Lentement, elle émergea des décombres et se dirigea vers eux. Caim plissa les yeux, perplexe. Une femme ? Non, une elfe. Ses longues oreilles pointues en témoignaient. Ses cheveux d’encre luisaient comme la soie et caressaient ses épaules dénudées. Son visage était délicat et sans aucune imperfection. Sanglée dans son dos par des liens de cuir une hache à nulle autre pareille dont la lame en forme de demi-lune luisait d’un triste éclat. Immobile, l’elfe les fixait. Son regard était stérile.
D’étranges êtres l’accompagnaient. A sa gauche, un corps aqueux nimbé d’un halo de vapeur froide. A sa droite, un corps igné, brûlant sans jamais se consumer. Ondine et Salamandre. Postés de part et d’autre de l’Elfe, les deux esprits de l’eau et du feu semblaient faire office de gardes du corps. Leur lueur immatérielle s’était gravée dans le regard vide de l’Elfe ; une prunelle d’eau, une prunelle de feu. Un œil azur, un œil vermeil. Deux éléments silencieux, réunis en un seul corps parfait. Une fusion digne du démon.
− C’est donc toi qui nous as appelés, tint Verdelet en s’avançant d’un pas circonspect. Toi aussi tu as passé un pacte…
L’elfe ne répondit rien. Confronté à ce silence, Verdelet tenta de sonder son esprit. Mais impossible de trouver une brèche par laquelle pénétrer la psyché de l’elfe. Etait-ce là l’œuvre de ses deux partenaires de pacte ?
− Quel est ton nom ? lui demanda le vieil ecclésiastique.
Cette fois et avec une extrême lenteur, la femme tourna la tête vers lui et ses pupilles se rétractèrent.
− Arioch.
Sa voix était suave, mais plus inquiétante que charmante. Verdelet continua à lui parler avec méfiance :

− Si comme nous, tu as passé un pacte, comme nous, tu as dû t’acquitter d’un prix. Quel est-il ?
Arioch n’écoutait pas. Son regard était fixé sur Caim. D’une démarche féline, elle réduit la distance entre elle et lui. Caim ne trahit nulle figure. Son instinct le poussa à empoigner son épée.
− Dis-moi, lui murmura Arioch de sa voix sensuelle, y’a-t-il des petits, ici ?
− Ne t’inquiète pas, s’empressa de la rassurer Verdelet, ils ont été évacués.
Soupirant lascivement, Arioch leur tourna le dos pour contempler ses deux partenaires de pacte :
− Il n’en reste vraiment plus ? Quel dommage… Ils sont si délicieux…
Le visage de Verdelet se rida de confusion. A la seconde d’après, Arioch avait bondit au cou de Caim et se mit à l'étrangler en éclatant de rire :
− Enfin, un adulte fera l’affaire !
Prit en traitre, Caim ne parvint pas à contrer l’attaque d’Arioch. Soumis à sa douleur, le dragon s’étranglait en même temps que lui :
− Arrière, l’elfe ! grailla-t-il.
Verdelet brandit son bourdon et se mit à réciter d’occultes paroles :
− Hom gallech ne’alei fré natila. Hom gallech ne’alei fré natila.
Il y eut un éclair de lumière. Arioch se raidit et Caim parvint à la repousser. L’elfe retomba en arrière en poussant un cri de douleur. Caim lui jeta un regard farouche. Elle avait bien faillit le tuer ! Il tira son épée, bien décidé à l’occire sur place.
− Non, Caim ! s’interposa Verdelet. Laisse-la, tout ira bien. Ce sort va l’empêcher de nuire. Mais pour combien de temps, je l’ignore. Je veux la prendre avec moi. Pour sa sécurité et celle de son entourage.
Cette décision délibérée provoqua l’exaspération de Caim.
− C’est donc ça, la bonté humaine ? ricana le dragon.
♋ - ♑
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